Hokkaido et les champs de びふか (Bifuka)
Le froid arrive. Et pire encore, après une lourde journée de chaleur. Les fermiers tout autour de nous s'affolent car le soleil fait rougir les potirons et d'autres cultures doivent être ramassé avant qu'il ne fasse trop frais.
やす (Yassou), toujours prêt à rendre service, me propose d'aider l'un de ses amis pour ramasser ses potirons. Et c'est parti pour 2 longues journées intensives! Franchement c'est du sport, mais comment aurai-jà le droit de me plaindre alors que la grand mère de 80 ans fait parti de l'équipe? D'ailleurs je l'ai félicite, je lui ai dis qu'elle était super forte! Mais apparemment au Japon, les anciens sont en bonne forme. Il n'y aurai rien d'exceptionnel à pouvoir travailler dans les champs à 80 ans. Même le papy (qui a du avoir je ne sais qu'elle opération à la gorge car il parle comme un robot) participe à l'eceutage des potirons.
Pendant la pause, nous buvons du café glace et mangeons une gelée de fruit à la crème avec des gâteux salés.
La femme du fermier, la maman du fermier et la grand mere du fermier et moi meme, avec nos beaux chapeaux de fermières
De retour à la ferme, nous allons cueillir les feuilles d'えごま (egoma) avant le grand froid. Comme à chaque fois, nous chantons pendant que nous effectuons la cueillette. Au début, je pensais que c'était une tradition ou un espèce de rituel respectueux envers la plante, afin de la remercier des bienfaits qu'elle nous procure. Mais en fait pas du tout. On chante car dans cette partie des champs il peut y avoir des ours.
Des ours! C'est vrai que j'avais lu dans le guide (sans trop y croire) qu'il y avait des ours en liberté à Hokkaido et apparemment, on peut en croiser. Alors pour les éloigner, on chante. J'avoue être restée interdite pendant quelque secondes à l'annonce de cette nouvelle et puis finalement, le fatalisme comme de lance, je repris la cueillette en chantant d'autant plus fort!
Notre recolte d`aubergines, d`oignons et de daikon, qui sont bien des radis blancs
Le soir, ゆき(youki) fait ses devoirs. Il a à peine 13 ans et cuisine comme vrai pro. C'est le genre de gosse qu'on pousse à s'inscrire à Masterchef! Il m'a appris à faire plein de plats...
Makis, soupe de tofu, Kare, ail grille et onigiri revenus dans la sauce soja
Et franchement on se marre. Il articule mal et je comprends rien a ce qu'il me dit, mais je ne sais pas trop comment, peut être à force de mimiques et de logique commune, on arrive à se comprendre. Je prends une voix de yakousa pour dire merci et j'imite les héros de Naruto. Lui, il arrête pas de m'imiter en finissant toutes ses phrases par "hein?" Comme quoi, peux importe la langue quand on a le même humour.
Mais comme je le disais plus haut, le soir on rigole moins car on fait les devoirs. Et l'un des ses exercices de math est de se chronométrer alors qu'il remplis un tableau reprenant toutes les additions. Lui, il fait 1m30. Moi, 2m30. Respect.
Parfois avec Maco, on coupe des oignons frais pour les conserver dans de la sauce soja. Apres, on s`en sert pour cuire les alliments ou saucer une salade. C`est super pratique
Un après midi, avec いえりん (Ierin, une jeune fille japonaise qui fait ses études à Paris, qui au fil des jours est devenue une amie) nous avons fait la rencontre de Mr et Mme champignons. La ferme appelle mr champignon: きのこ先生 (professeur champignons). Je ne savais pas comment on disait champignons en japonais (きのこ kinoko) et j'ai cru que c'était son vrai prénom. Sur ce coup la, on a bien rigolé!L
Le couple déborde de gentillesse! Ils nous ont offert à manger et à boire: du maquereau fumé délicieux, des fines gaufrettes de gâteau au chocolat, une énorme glace à la crème et de la bière Asahi.
Mme champignon nous propose de nous retrouver dans 3 jours, lors de notre congé pour aller au point le plus au nord de Hokkaido, qui se trouve être également le point le plus au nord de tout le Japon
Et nous voilà parti いえりん et moi avec Mme champignon et son fils. Cette dernière nous offrit du thé froid, des chips et des gâteaux à peine montée dans la voiture.
Elle a même acheté des chips aux oursins car je lui avais dit que j'adorais ce poisson sur les sushis. Mme champignon elle est top!
Après 2 heures de route, nous arrivons au おんせん (onsen), les bains publics japonais. Comme il n'y avait personne, j'ai pu prendre des photos. Sinon cela aurai été impossible, car le principe du おんせん est de se baigner complètement nu! La première fois ça fait bizarre de se retrouver au milieu d'autant de femmes dévêtues, mais maintenant je regrette qu'il n'y ai pas de おんせん en France, car c'est vraiment un moment de détente super sympa.
Avant de se plonger dans le bain chaud (voir brûlant) on se lave aux douches sur le côté. Il y a même un sauna et un petit bain glacé à la sortie.
Tout les おんせん sont différents, certains on plus de charme que d'autre. Il y en a avec des sources d'eau chaudes naturelles et en pierre et d'autre plus simples. Je me régale à découvrir tous les おんせん du Japon!
Et nous voila tout au nord du japon
Au loin, la frontiere russe
Nous nous arretons manger des sashimis aux oursins et oeufs de saumon. Un paradis gastronomique
Puis nous visitons une boutique de souvenir qui expose les icebergs d`Hokkaido. Car ici, la mer est tellement froide qu`il y a des iceberg l`hiver. Et l`ete, impossible de s`y baigner
De retour a la ferme, nous passons chercher Ierin chez son oncle avant d`aller recolter le riz dans un champ voisin
Premiere etape, ramasser la paille qui va nous permettre d,attacher les brins de riz ensemble pour les faire secher
Puis nous nous rendons aux champs de riz
Pour recolter le riz, il faut couper les tiges avec une serpette en les disposant au fur et a mesure sur le cote. On progresse en ligne decalee, car les brins de riz sont tres raproches les uns des autres.
Mais alors le plus inhabituel, le plus inconcevable au regard de mon éducation occidentale, c'est le manque d'intimité. Le seul moment ou vous êtes seuls c'est dans la salle bains, et il ne faut pas trainer car nous sommes nombreux.
Pour cela, avant de retourner à Tokyo retrouver Ylang Ylang, j'ai réservé 3 nuits dans un hôtels à Sapporo avec un matelat, un oreiller moelleux (et pas en graines) une salle de bain privée, un bureau avec une chaise et comble du luxe: un frigo!
Ça va être absolument formidable!
En tout cas, mon experience a la ferme fut innoubliable. Je recommencerai avec plaisir, car non seulement j`ai pu parler japonais tous le temps, mais j`ai vecu a la japonaise. Et meme si ca fait un peu mal au dos, cette vie seraine et haute en respect me conviensparfaitement
Merci Bifuka